A la suite de la mise en liquidation judiciaire de sa société, un dirigeant est condamné, en raison de diverses fautes de gestion, à payer l’intégralité des dettes de la société. « Une partie des dettes seulement », conteste l’intéressé… A tort ou à raison ?
Fautes de gestion du dirigeant : une condamnation (trop ?) lourde ?
A la suite de difficultés financières, une société est placée en liquidation judiciaire.
Une situation résultant des fautes de gestion de son dirigeant, estime le liquidateur, qui décide d’engager à son encontre une « action en comblement de passif ».
Pour mémoire, on parle « d’action en comblement de passif », lorsque le dirigeant d’une société placée en liquidation judiciaire est personnellement poursuivi pour des fautes de gestion qui ont contribué à aggraver les dettes (le « passif ») de la société.
Dans ce cadre, il peut être condamné à régler tout ou partie des dettes de la société.
Et dans cette affaire, le dirigeant est justement condamné à régler l’intégralité des dettes de la société…
…ce qu’il conteste, rappelant que le patrimoine de la société est certes constitué de dettes, mais également de certains biens (constituant son « actif »), dont la valeur aurait dû être déduite du montant des dettes qu’il a été condamné à régler.
Ce que confirme le juge : le montant de la condamnation du dirigeant d’une société mise en liquidation judiciaire ne peut excéder celui de « l’insuffisance de son actif », qui doit nécessairement être calculé en déduisant du montant des dettes de la société le montant de son « actif ».
Ce qui n’a pas été le cas ici…
Source : Arrêt de la Cour de cassation, du 17 février 2021, n° 16-27541 (NP)
Dirigeant de société et fautes de gestion : quelle est l’étendue de votre responsabilité ? © Copyright WebLex – 2021